Mais qui donc se cache derrière tout ça ?! [Sharaku, Adélie & Nina (& me)]

Enfin, on y est, devant la porte fermée de ce fameux bureau tant recherché. Peut-être est-il vide, mais moins ça m'aura fait passer le temps. Et du temps, j'ai justement l'éternité à perdre.

Concernant notre retard, il faut dire qu'en chemin, j'avais dû changer de corps, aussi. Parce qu'un oiseau, c'est pas le must du must en matière d'entretien avec quelqu'un. Vous me direz : je ne sais même pas comment est cette directrice. Si ça se trouve c'est une grande amie des animaux, tout comme elle peut y faire une allergie. Restons prudent. Et les humains me semblent plus adaptés, que ce soit pour rester plus ou moins discrets face à leurs congénères, ou pour ne pas être source d'allergie. Et là, je me retrouve dans le même cas qu'à mon arrivée : trouver un deux-pattes qui dort. Certes, je peux assommer un de mes nouveaux copains, mais ils sont sensés me mener chez cette fille, alors si j'en possède un, l'autre va en faire tout un plat en me traitant de "traître" et me fuir. Heureusement, il me faut à peine une minute pour tomber sur quelqu'un d'assez potable : une adolescente de 16 ans environ aux longs cheveux blonds [Nathaniel m'a parlé de Colette hier, alors j'ai pas pu résister] et aux yeux marrons/verts [là c'est du free-style, parce que les blonds aux yeux bleus c'trop pas original xD], et seule en plus. #PAF# le piaf se jette sur sa tête et parvient cette fois-ci à toucher sa cible. Au passage, je précise que je soutiens toujours qu'il lui faut des lunettes. Bref, bingo, on peut repartir maintenant. Je n'ai même pas envie de prêter attention aux commentaires des gens qui ont vu une fille se faire frapper par un piaf et se relever l'air de rien, ou à ceux de mes deux amis qui ont dû comprendre ce qui c'était passé. C'est pas la première fois que j'utilise mon pouvoir en public, j'ai d'autres chats à fouetter (alors que je ne suis plus un oiseau... ha ha). BREF, pas de temps à perdre, je l'ai pas tuée, fallait éviter qu'elle ait la tête ouverte pour rester crédible, juste assommée, donc ce serait dommage qu'elle ne se réveille en pleine discussion avec cette dirlo.

Donc nous voilà enfin tous les trois (ou plutôt tous les quatre si on prend en compte ma colocataire) arrivés à destination. Bon, finalement je me demande si ça en valait vraiment la peine... J'imagine une petite originale pas bien grande et aidée de toute une foule de domestiques qui gèrent tout. Mais puisuqe nous y sommes, je ne perds rien à entrer. En oubliant légèrement les coutumes humaines et en particulier celles des "bonjour" "merci" et "toc-toc" sans oublier "je peux entrer ?", j'ouvre la porte et m'avance, poings sur les hanches pour la prestance (même dans le corps d'un humain, je fais des efforts), sans même regarder au préalable s'il y a quelqu'un.

- Je peux parler à la dirl... directrice ?

HJ : Much course dazou.^^ Buon, eh bien, j'y vais aussi~...


À côté de cette jeune fille peu ordinaire, un peu plus à l'écart dans le couloir, tâchant de faire profil bas et éventuellement de ne même pas se faire voir par la directrice, se trouvaient deux êtres humains ordinaires, plutôt flippés de ce qu'ils venaient de voir. Oui, parce que pendant le trajet, Wider avait bien changé de corps... L'esprit avait à présent opté pour un être humain, ce qui serait effectivement plus pratique pour s'introduire chez la directrice et éventuellement y poser des questions... Takashi, bien qu'intéressé par ces histoires d'esprits changeant de corps, n'était plus très rassuré, et Osamu tremblait carrément à la vue d'un tel phénomène. Alors c'était bien un esprit, hein... Plus d'erreur possible... Mais est-ce que ça allait aller... Pour cette fille, dont il ou elle avait emprunté le corps? Qu'est-ce qui lui arriverait ensuite?

Estimons-nous heureux...

...C'est pas le corps de l'un de nous deux qui a servi de corps d'emprunt...

Quelle sensation horrible ça doit être, lorsqu'on est éveillé et qu'on a une espèce d'âme parasite dans le corps qui dicte tous nos faits et gestes... Ceci dit, la jeune fille sur laquelle Wider avait jeté son dévolu n'avait manifestement pas cette impression à ressentir, puisqu'elle avait été assommée. ...À coup d'oiseau. La pauvre... Et le pauvre oiseau aussi. Qu'est-ce qui lui arriverait, à cette inconnue-là, quand elle se réveillerait?

Ne nous posons pas trop de questions...

...Ça ferait encore plus peur!

C'est vrai, je ne l'ai jamais dit, Takashi et Osamu ont tendance parfois à penser en synchronisé. C'est l'empathie... Ça n'a rien à voir avec cet autre truc qui commence par "télé", hein, ce n'est pas particulièrement une capacité surnaturelle, c'est juste le signe d'une forte amitié... On le suppose. Bref, pour l'instant, alors que Wider ne s'était pas posé de complexes et était entré —ou devrions-nous dire entréE, à présent qu'elle possédait un corps de fille, les deux compères avaient préféré rester dehors, se regardant d'un air presque anxieux, en lâchant de temps à autre un soupir simultané. Ils attendaient donc dehors, tous les trois... Oui, tous les trois, parce que comme on aurait pu s'en douter... Takashi avait récupéré l'oiseau dont Wider avait abandonné le corps, après que celui-ci ait été laissé là dans un piteux état, blessé et sans doute mal en point. Non pas qu'il soit nécessaire à présent de trimballer ce volatile partout, mais la grande perche ne pouvait pas se résoudre à laisser cette pauvre petite bête sans défense. 'Fallait la soigner d'abord, la laver ensuite, la nourrir accessoirement et ensuite la remettre en liberté. Osamu connaissait aussi. Ce ne serait pas la première fois... Non, même si ça peut paraître étrange pour certaines personnes, ce ne serait pas la première fois. En attendant qu'il se passe quelque chose, ça chuchotait. Assez bas pour ne pas être entendus.

Ça me fait un peu peur, ces histoires...

Mmh, je sais... C'est bizarre, hein? Mais c'est comme ça... C'est... Intéressant.

Intéressant... ...Mmh... Qu'est-ce qu'il... Elle... Veut à la directrice, à ton avis?

Va savoir. Même si on lui demande, on aurait sans doute droit encore à une réponse ambiguë... Je commence à connaître la chanson...

Waw, le thé, la liasse de papier... Le pire, c'est que c'est vrai qu'elle se prend vraiment pour une grande. Je haussai un sourcil, comme si j'essayais difficilement de réfléchir. Certes, avec le temps j'étais un tantinet plus portée sur le feeling qu'avant. Résultat, maintenant je ne savais même pas quoi dire, et je la regardais avec de gros yeux et la bouche ouverte, comme "mise en pause" sur la première syllabe de ma phrase. Puis, je me lançais au prix d'une inspiration subite.

- Nous venons pour...

Aïe, nouvelle pause. Ce n'était pas que je voulais particulièrement les impliquer dans l'affaire, mais le "nous" était sortit tout seul parce qu'on était arrivé à plusieurs, c'est un fait indéniable. Bon, maintenant que c'est dit, trop tard de toutes façons et c'est pas mon problème. J'envisageai donc de les pointer pour faire ressortir leur présence certaine due à leur charisme époustouflant, mais je tombais sur du mur. Je levai alors un doigt en l'air à l'intention de mon interlocutrice, pour qu'elle comprenne qu'il lui fallait attendre quelques secondes, avant de faire demi-tour, tout en restant dans le bureau, et de me pencher dans le couloir.

- Désolée d'avoir vendue la mèche, mais ce qui est fait est fait. Maintenant vous venez sinon je suis coincée dans mon introduction personnelle.

Nul doute que vu la peur certaine que je dois actuellement leur inspirer, ils vont éviter de me contrarier. Et puis, peut-être, uniquement par bonne conscience et par petit défi personnel, que je les sauverai si cette embaucheuse se prenait l'envie de les sanctionner pour tirage au flanc.

- Donc. Nous venons pour...

Ouille. Maintenant que je les ai ramenés, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire afin de questionner cette gosse sur la magie SANS qu'ils comprennent ? Des fois, le feeling c'est pas le top.

- Pour... pour... pour une inspection générale des attractions !

Haa!

Sursaut d'Osamu et Takashi, dans le couloir. Les deux inséparables se crispèrent d'un même geste et levèrent les épaules, collés au mur. Mais qu'est-ce que cet esprit foutait, exactement?! Ils avaient bien fait comprendre qu'ils ne tenaient pas à se montrer face à la directrice alors qu'ils étaient censés être en plein exercice de leurs fonctions, non? Mais voilà, Wider avait lâché ce fichu "nous", et les sommait à présent de rentrer eux aussi. Osamu prit Takashi par les épaules pour le regarder bien en face et le considéra d'un air de détresse.

Qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on fait?

Je crois pas qu'on ait vraiment le choix...

Mais jamais j'arriverai à improviser quelque chose, moi!

Shh! Calme-toi, d'abord, tout va bien se passer. D'ailleurs, il paraît qu'elle est très gentille, cette directrice... Tu crains rien, va, t'inquiète pas.

Au bout d'un moment, ils furent bien forcés de se montrer... Les autres éléments du "nous". Takashi le premier passa la tête dans l'encadrement de la porte, assez timidement il faut bien l'avouer, et il finit par entrer à petits pas pas rassurés, suivi de près par Osamu qui se planquait littéralement derrière lui. Premier regard sur la pièce. Un bureau de la direction, sans aucun doute, avec de la paperasse, le siège de la grande autorité compétente... Et une cuisine, tiens, ça, c'est moins commun, mais pourquoi pas? Et au milieu de cette salle du trône des temps modernes, la directrice en personne, la fameuse Nina Akizuki dont on leur avait tant parler. Osamu et Takashi se durent de rester muets un instant à la vue de cette nouvelle personne. La directrice du parc était bien aussi jolie et gracieuse qu'on leur avait dit... Et elle avait l'air très mature, mais mon Dieu... Si jeune en même temps! On le voyait bien à son physique, ce n'était encore qu'une enfant, et pourtant, elle se comportait en ce moment même comme une vraie adulte responsable... Et sans même qui que ce soit pour l'aider, ce qui était plus impressionnant encore.

Ooooh...

Waouh...

Ceci dit, quel que soit le respect que pouvait inspirer cette vision, c'était bien devant cette personne qu'ils allaient se retrouver dans de beaux draps, de sacrés beaux draps. Et comment Wider comptait les sortir de là, au juste? Car ils comptait bien qu'au moins, même si cet esprit avait fait une connerie, il ferait quelque chose pour les aider dans ce pétrin... C'était la moindre des choses... Même pour un ex-oiseau qui parle, non?

Donc. Nous venons pour... pour... pour une inspection générale des attractions!

SBOUM. Ouais, vous savez, dans les mangas, quand les persos se cassent la gueule par terre tellement ils ont entendu une belle connerie. Quoi? C'était tout ce qu'elle avait trouvé? Eh ben, bravo! Ça n'aidait pas vraiment, même s'ils étaient loin de ce douter des motifs profonds de ce mensonge...

Qu'est-ce qu'elle...?!

Shii!

Osamu, consterné, n'avait pu s'empêcher de sortir une nouvelle réaction pour le moins "aboyante", de sa voix qui n'avait pas mué, réaction de Takashi s'empressa d'étouffer d'un geste nerveux en couvrant la bouche de son ami de sa main libre —ben oui, il a l'oiseau dans l'autre main, on le rappelle—. Tais-toi donc, malheureux, tu pourrais ne faire qu'empirer la situation... Attendons de voir un peu ce qui va se passer et avisons plutôt...

Euh... Mademoiselle quoi au juste ? J'ai même pas de papiers ! Bon, revenons-en aux bonnes vieilles habitudes, quand on a que ça... Et je lui glisserais mes véritables intentions au moment où ces deux abrutis n'écouterons pas.

- Feld. Mademoiselle Feld.

Et là, je prie intérieurement pour qu'elle n'aille pas vérifier, sinon je suis mal. Bon, pas tant que ça, mais ça risque de me compliquer la tâche.

- Pas... Pas besoin de me faire visiter, c'est déjà fait. Je voudrais juste... Peut-être qu'on me parle des... des tâches des mécaniciens.

Boh, c'est peut-être pas crédible, mais j'ai jamais été douée pour l'impro. Et le problème, c'est qu'elle risque pas de me dire tout ce que je veux avec ces deux boulets (moi ? Méchante ?) à coté. Et puis si ça se trouve elle va prendre ça comme une demande précise sur les mécaniciens, et me refourguer tous leurs dossiers. Ça s'annonce plus compliqué que prévu... Si seulement ce "nous" n'était pas sorti ! Ou si j'avais prétexté un petit "oups, je me suis trompée, désolée". Mais comme si je devais me justifier, je m'approchai de mes deux comparses et posa la main sur l'épaule du grand, en le poussant un peu pour bien le désigner.

- Disons que j'ai trouvé cela bizarre que ces deux jeunes gens n'aient même pas le droit de s'en occuper, il ne s'agit que d'un petit coup de balais. Donc, je crains une surcharge de travail pour les mécaniciens.

Merde, je m'éloigne de la réponse que je veux, là.

Feld...

C'est donc ça son nom...

Osamu et Takashi échangèrent un regard. Ils étaient décidément peu efficaces, pas vrai? En même pas une minute passée chez la directrice, ils en avaient appris plus sur cet esprit que lorsqu'ils étaient seuls avec un corps d'oiseau. Quoique peut-être aussi que ce nom était un nom inventé sur le coup, un nom d'emprunt, parce que ne sachant même plus ce qu'il était exactement, cet esprit n'avait peut-être bien aucun "vrai" nom, quand on y pense... Mais un nom si peu japonais... "Fe-ru-do", ça sonnerait comme ça dans leur langue... D'où est-ce que ça pouvait bien venir, et quelle histoire avait ce nom? Parce qu'il avait forcément une histoire, il ne pouvait tout de même pas sortir de nulle part... Si? S'il était tout bonnement inventé sur le coup, ça, par contre, c'était dommage. Mais pas le temps de se poser davantage la question... On parlait à nouveau d'eux! Pourquoi? Qu'est-ce qu'ils avaient fait? Pourquoi ça tombait sur eux, ce genre de choses...? Eux qui voulaient passer inaperçus... Ils se retrouvaient au lieu de ça en passage forcé dans le bureau de la directrice, et en plus de ça avec des plaintes faites sur leur compte... Alors qu'ils ne voulaient pas ça, pas ça du tout!
Pour l'instant, ce que Nina Akizuki avait donc devant elle, ou plutôt devant elle dans le dos de Wider Feld, c'étaient deux véritables tomates vivantes, collées au coude à coude (nip/tuck~! *SBAF*) et qui baissaient les yeux pour regarder leurs pieds d'un air penaud. On voyait bien qu'ils n'étaient pas à leur aise dans une telle situation... Pas à leur aise du tout. Après tout, ils avaient été embarqués là contre leur gré... Ce qu'ils tentèrent de montrer par des bafouillements très intimidés. Oui, ils s'intimidaient devant une fille âgée de trois ans de moins qu'eux. Mais bon, c'était tout de même leur supérieure, et ils ignoraient encore tout de la touchante gentillesse de Nina... Pour l'instant, elle représentait une autorité exemplaire et aussi la possibilité pour eux d'être virés s'ils faisaient un faux pas... Et adieu l'école d'archéo...

Euh... Ben, en fait, on n'a pas à revenir sur les décisions de la direction...

C'est pas nos affaires, alors... Nous, ça nous dérange pas, on n'a rien à dire...

R... Rien...

Takashi baissa discrètement les yeux vers son bras en sentant une légère vibration qui le parcourait. Osamu, toujours agrippé à lui par le côté, tremblait et ça se ressentait... Pauvre Osamu. Lui qui ne cessait de répéter qu'il ne voulait pas d'ennuis, et voilà la situation dans laquelle ils se trouvaient... Sans savoir ce qui pouvait leur arriver, et sans savoir quoi dire...

- Et bien...

Chapeau, elle m'a mouchée la gamine. Enfin, c'est pas tout ça mais c'est pas du tout le genre de réponse que je voulais. Peu m'importe ces mécaniciens et ces visites mécaniques ennuyeuses, même si à force j'ai mes bases. Et de toutes façons, c'est plus drôle d'avoir à se creuser la tête que d'attendre que tout nous tombe dessus sans lever le petit doigt. Faut pas que je me laisse aller à la vieillesse quand même, un esprit sain dans un... euh... d'accord, ça marche pas dans mon cas personnel.

- La question est... que je demande surtout pourquoi ce serait à des mécaniciens de s'en occuper, ils ont des qualifications qui devraient leur permettre de ne pas officier à ce genre de travaux...

Ce n'est pas contre mes esclaves hein, vraiment, je vous assure que je ne suis pas en train de les traiter de bonniches. C'est juste pour en arriver à ce que je veux faire comprendre à cette blondinette (oh... moi aussi je suis blonde, maintenant) où je veux en venir. Mais si je leur demande de partir à tous les deux, ils vont se poser des questions et écouter aux portes, et mon pouvoir ne me permet pas pas de déceler ce type d'espionnage. Et je vois pile le genre de scandale "ils écoutent, ils découvrent, ils racontent". Et avant qu'on ai fini toutes les deux, des magiciens sont en route pour faire fermer le parc et préserver leur secret. Alors tant que je n'aurais pas un bon motif pour les envoyer balader, va falloir faire avec.

- Du coup ça me paraît bizarre. Carrément surnaturel... On vous a donné une autorisation, ou je ne sais quoi ?

D'accord, ce n'est peut-être pas très subtil, peut-être comprendront-ils, mais il faut au moins ça pour lui faire comprendre à cette directrice. Et encore, je n'en suis même pas sûre...

Au simple mot de "surnaturel", la tête de Takashi se releva d'un coup, l'oeil vif, tel un chien de chasse qui a flairé une piste. Osamu, lui, il était plutôt étonné de la promptitude de la réaction de son ami... Et aussi, il n'aimait pas trop ça, parce que ce n'était pas le moment. Il était décidément de plus en plus stressé, et c'était une de ces situations qu'il n'appréciait pas, mais alors pas du tout. Dans quoi ils étaient embringués exactement, et c'était quoi cette conversation? Qu'est-ce que ça avait à voir avec eux?

M'enfiiin... Pourquoi elle a dit "nous"? On aurait dû s'enfuir en courant, et voilà! Takashi-kun... Au secours...

Ça commençait à faire trop pour le petit coeur faiblard du gamin à lunettes. D'abord, rencontrer un oiseau qui parle, et qui s'avère être un esprit, qui avait changé de corps sous leurs yeux en assommant une pauvre fille innocente, et par-dessus le marché se retrouver dès les premiers jours de boulot dans le bureau de la directrice pour la déranger avec un sujet dont ils n'avaient rien à faire personnellement... Je veux pas d'ennuis... Non, je veux pas d'ennuis... Eh ben, t'es servi, Osamu!

Kshiuh!

Dans cette espèce de gémissement étrange, les deux jambes maigrelettes du garçon s'étaient fléchies vers l'intérieur, serrant les deux genoux l'un contre l'autre dans une position très tendue. Et je ne vous parle même pas de la tête qu'il tirait. Assez pour attirer l'attention de Takashi, et pour qu'il parle... Heureusement encore une fois qu'ils étaient en arrière-plan.

Qu'est-ce qui t'arrive?

Pipi...

Quoi...?! Oh, c'est pas vrai!

Et pourtant, ça pouvait bien l'être, effectivement. Après tout... Ça remontait au collège, mais lorsqu'ils s'étaient retrouvés coincés dans ce tombeau qu'ils avaient découvert, Osamu n'avait pas pu se retenir... Ça devait être le stress qui faisait ça... Bon sang, mais il ne manquait plus que ça! Pas dans un moment aussi important, quoi! Non seulement ça parlait de choses plutôt intéressantes, mais ça pourrait sembler impoli de s'en aller comme ça juste pour aller au petit coin... Quoique ça pourrait permettre de fuir cette situation embarrassante, que Takashi n'aimait pas beaucoup non plus... Mmh, drôle de dilemme. Il fallait bien choisir un truc à répondre.

C'est pas le moment! On ne quitte pas le bureau de mademoiselle la directrice pour une raison pareille!

[ Je squate sans vergogne, mais tout le monde m'a donné son accord! ... Pardon d'exister... ]



Arg!! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt? Mais c'est comme ça, les tout petits peuvent parfois être si concentrés sur quelque chose que plus rien n'a d'importance à leurs yeux, et Adélie s'était coupée du monde ( et plus particulièrement de son circuit intestinal ) en trouvant un livre sur le chocolat suisse, déposé par Nina à son attention dans une pièce à côté au bureau.

Vite, vite, jvais pas avoir le temps! Le bureau, Nee-chan, vite!!

Adélie passa en trombe la porte du bureau de la directrice sans même remarquer qu'elle n'était pas fermée, comme c'était le cas d'habitude. Prise de panique suite à un nouveau gargouillement, elle serra les dents, ferma les yeux et hurla tout en serrant les poings :

-Nee-chan, pipiiiiii! Pipiiii, Nee-chan c'est oùùùùù?

Dans sa précipitation, pas moyen de se souvenir, et puis elle avait toujours peur d'aller toute seule dans ces endroits-là, Nina le savait bien...

Puis, Adélie ouvrit les yeux et elle vit... Qu'hélas sa soeur n'étais pas toute seule comme de coutûme, mais que trois autres personnes la regardait après l'avoir entendu proférer cette énormité! Elle rougit instantanément, des orteils à la racine des cheveux. En plus de la honte à s'être comportée comme un bébé devant tous ces inconnus, elle craignait de devoir attendre que sa grande soeur ait fini et le temps que ça arrive, il serait sans aucun doute trop tard....

Elle baissa piteusement la tête, moitié pour montrer sa contrition, moitié pour ne surtout pas voir l'expression des trois autres "grands" présents dans la pièce, deux garçons et une fille qu'elle avait à peine entr'aperçus dans sa hâte. Adélie aurait voulu disparaître à cet instant pécis, pouvoir rentrer dans le plancher pour que plus personne ne fasse attention à elle... Mais en même temps, elle devait VRAIMENT se faire entendre en ce moment, ou ce serait encore pire!!

Des larmes dans la voix, elle gémit, les yeux toujours rivés au sol :

- Pardon... Je... sais plus... où... les toilettes... Siteu plait, Nee-chan, quelqu'un?Emmenez-mouaaaa...

Et elle pria pour que son appel soit entendu et que le magnifique tapis qui ornait l'entrée du bureau de sa soeur vive encore des jours heureux et SECS.

Huuuh... Huuuuuuuuuh... Huuuuuuuuuuuuuuuh...

Osamu se sentait de plus en plus mal. Non seulement ça commençait à devenir vraiment difficile à supporter, mais en plus s'il y avait une petite fille qui criait derrière qu'elle aussi avait envie, ça n'aidait pas... Il laissa encore passer un moment à trembloter sur lui-même, avant finalement de se décider. Drôle de décision. Il fit un volte-face en tournant seulement sur un pied, et en le croisant si vite avec l'autre qu'on aurait pu penser qu'il était en train de se casser la gueule. Mais non. Il faisait juste demi-tour. Tout ça pour sortir du bureau à grands cris —c'est Osamu...— et en courant comme un dératé. Lorsqu'il s'agissait de faire des footings en sport, là, il était bien vite épuisé et n'allait pas très vite... Mais quand c'était... Ça... C'était autre chose. Osamu n'allait vite que quand ça l'arrangeait, pour ainsi dire.

Moi aussi, il faut que j'y aille! Pardonnez-moi!

Ah! Osamu!

Wow... C'était soudain. Takashi avait l'habitude de ce genre d'imprévus avec son ami, mais ce ne serait sûrement pas le cas de la directrice ni de cet esprit étrange... Alors quoi? Là, c'était mort, mort de chez mort, plus jamais il n'oserait se représenter devant cette personne qui représentait les autorités compétentes... Bon. Limiter le massacre. Ne pas le laisser courir tout seul, cet idiot, il ne savait même pas où étaient les toilettes, à tous les coups. Takashi glissa soigneusement l'oiseau dans une de ses poches du haut qui n'aurait pas à trop supporter de mouvement, en espérant qu'il ne morflerait pas trop, le pauvre, il en avait déjà tellement vu... Et il se rua vers la porte, pour sortir dans le couloir et gueuler à l'aveuglette dans la direction où Osamu était parti.

OSAMU! REVIENS! Tu sais même pas où elles sont, les toilettes!

Là, le Takashi était un peu paumé. Qu'est-ce qu'il fallait faire? Aller chercher Osamu, ou attendre qu'il revienne, bredouille ou non, ou bien encore s'occuper de cette petite qui attendait dans l'entrée —qui était-elle, d'ailleurs? Elle avait appelé Nina Akizuki "Nee-chan", mais...—... Wider, tu voulais une diversion, ben t'es servi. (ServiE? Allez savoir...) Seulement, ça lui faisait aussi un peu mal au coeur, au grand dadet, rien que l'éventualité de laisser passer une telle chance... Bon, leur image face à la directrice était ternie, ça c'était tout vu... Par ailleurs, d'un côté il ne pouvait pas laisser Osamu se balader tout seul dans la nature avec une grosse envie, mais d'un autre côté aussi, il aurait bien du mal à se résoudre à abandonner là un esprit qu'ils tenaient et qu'ils auraient bien peu de chances de rencontrer par la suite... Alors quoi faire?

Nghhh... Osamu... C'est pas vrai!

Encore un petit appel vain.

Osamu! Reviens!

Pas d'Osamu. Takashi, complètement déconcerté, eut alors un regard vers les personnes présentes dans le bureau, et croisa notamment les yeux de la petite fille qui elle aussi avait envie de faire pipi. Il ferait peut-être mieux de l'aider, finalement... Et de retrouver Osamu du même coup, mais...

Silence de consternation... Merde, ma question était sensée et sérieuse, et voilà en quoi ça part à cause de NPCs [*Otaku en puissance*] et d'incrusteurs ! Toutefois je ne pus retenir un sourire devant la tournure des évènements... Cette scène incongrue était peut-être stupide et puérile, mais ça changeait des longs moments d'ennuis suprêmes à coup de banalité auxquels, à force, j'étais habitué. Bizarrement, je ne ris que quand il n'y a pas de quoi rire. Allez savoir pourquoi, en tout cas c'est pas très pratique. Bah, c'est une bonne occasion de tester le tempérament de cette demoiselle propulsée au rang de directrice malgré son âge, s'il serait facile de la manipuler ou si elle cachait une inflexibilité constante derrière sa mine d'ange. Mais la gamine peut peut-être m'aider à évacuer le dernier gêneur : je m'accroupis auprès d'elle et lui annonce à voix basse, de manière suffisamment sous-entendue pour que la grande asperge comprenne.

- Tiens donc j'ai l'impression que le robinet va bientôt craquer ~

Certes, c'est aussi pour embêter la petite et lui rappeler sa situation, mais je n'ai pas pu m'en empêcher... A vrai dire, en cas de malheureux "accident", ça ne me gênerait pas non plus.

Seule, oui. Parce qu'à présent, Takashi se retrouvait à courir lui aussi dans le couloir, avec dans la poche de chemise un oiseau blessé qui devait être bien ballotté, le pauvre petit, et une petite fille toute minuscule qu'il portait sous son bras comme un sac à patates. Ça lui permettrait sûrement d'aller plus vite, la pauvre. L'allusion provocatrice de la jeune fille Feld faite à la petite fille, qu'il avait bien sûr entendue lui aussi, l'avait achevé dans ses hésitations. Et Osamu qui courait toujours... Sans carte, avec ça, il serait bien capable de se paumer tout seul dans le parc!

'Faut que je le retrouve... Bon! D'abord, les toilettes...

Bien sûr, il n'oubliait pas la pauvre petite qui se retrouvait bringuebalée sous son long bras maigre. Enlevée comme ça, ça devait faire penser à un rapt de petite soeur... Alors qu'il voulait juste l'aider et qu'il était un peu maladroit, quoi. Néanmoins il lâchait quelques mots de temps en temps, en paroles essoufflées, pour tenter de la rassurer...

T'in... T'inquiète pas! On va les trouver, les toilettes! Et on va retrouver Osamu aussi, j'espère...

Dans sa course, Takashi eut un dernier regard vers la porte du bureau, restée ouverte, qui disparut à un détour de mur. Et voilà, c'était foutu. Dans cette pièce, il y avait Feld. C'était le seul nom qu'on pouvait donner à cet esprit qui voyageait de corps en corps. Et avec leur malchance habituelle, ils rateraient son départ et ne le/la reverraient jamais... Alors que cet esprit leur avait fait une promesse... Et qu'il ne leur avait rien dit... Juste un nom...

Pfff... Quelle tuile!

Tant pis, penser à ce qui est déjà perdu est inutile. En tout cas, sûr que leurs relations avec la directrice étaient compromises à présent. Ils pouvaient toujours croiser les doigts pour ne pas se faire virer, c'était tout ce qu'il leur restait. Oh, pas ça... Pitié, tout mais pas ça... Ceci dit, ils ne pouvaient pas retourner s'expliquer non plus... Osamu ne voulait pas avoir d'ennuis, et il leur en avait pourtant créé encore plus. Ah, c'est malin, va! Et maintenant, pis sans doute, Takashi pourrait bien rester toute la journée à le chercher, si ça se trouvait!

Kusooo... OSAMU! T'ES OÙ?



HJ : Buon, à ce stade, à voir avec Adélie-san, si on continue ce RP ici, si on fait bande à part ou si on disparaît carrément de la circulation... Comme vous voulez, wa~!

Au moins, mon premier sous-entendu "surnaturel" était bien passé, dans le sens où mademoiselle Akizuki en avait compris le sens, et visiblement pas les gros nigauds... De toutes façons ils n'étaient plus là pour commenter. C'est étrange, mais je n'aurais jamais cru avoir un jour à remercier l'appareil digestif humain, si vous voyez ce que je veux dire... Bref, c'est pas tout ça, moi, mais j'ai une conversation à converser... Enfin, vous avez compris je pense.

- En effet.

Allons droit au but, comme cela fut dit un peu plus haut. Plus de quoi chercher ses mots ou afficher un sourire de clientèle. D'accord, j'en avais pas vraiment fait, mais bon. Oh, et puis tant qu'on y est, comme je ne suis pas une cliente ou une inspectrice, laissons tomber le vouvoiement et la politesse. Ça correspond pas à la valeur que les humains prennent selon mon point de vue. Et la franchise me va mieux.

- Je suppose que tu l'aura compris petite, je ne suis pas là pour inspecter tes joujoux. Je veux juste comprendre ce qu'il te passe par la tête pour mettre le secret des magiciens en si grand péril.

Puis j'ajoutais, soucieuse de ne pas être la cible d'idées déplaisantes.

- Pas que j'y prête grande attention, hein. C'est juste que quand on se pose des questions, autant chercher la solution par nous même. Avec un peu de chance, tu auras une raison valable et digne d'intérêt.

- Donc ça fait déjà quelques années... ? Respect.

Elle se débrouille bien pour cacher ses petits secrets. Pas comme moi, mais c'est parce que c'est plus drôle de se montrer devant les gens et de voir leurs réactions - bien qu'éternellement répétitives. Mais bon, ce n'était pas une histoire si croustillante que je ne l'espérais. Des gens qui meurent y'en a la pelle, je vais pas commencer à m'attendrir sur ce genre d'histoires, c'est d'un déjà-vu mortel (selon moi). Mon dépitement était tel que je me mis à réfléchir à voix haute :

- Donc ce n'est que ça : le vieux clamse et la gosse hérite. C'était bien la peine de me donner tout ce mal...

Comment ça, "ça se dit pas ce genre de choses" ? Bah, c'est pas ça qui va la tuer, quand même, et ça ne me regarde pas de toutes façons. Qu'elle souffre, ce sera limite plus intéressant. Qu'elle ne souffre pas et... ce sera moins intéressant, mais bon, c'est sa vie.

[ HJ : Désolée c'est court, si ça t'inspire pas n'hésite pas à me le dire et je rajoute des trucs ^^" ]

Hmm... Comme je m'y attendais, elle s'énerve. Bah, je suppose que c'est bien une gosse, limite un peu pourrie gâtée. Bon, je vais arrêter mes commentaires parce sinon ma narratrice va se faire virer et plus personne voudra rp avec elle. J'esquissai une petite moue véxée - d'accord, c'est pas moi la personne qui a le plus de raisons d'être vexée dans tout ça, mais bon.

- D'accord, d'accord, d'solée.

Je ne suis peut-être pas très crédible, mais je ne vais pas me mettre à pleurnicher quand même, chacun sa vie, j'ai vu pas mal de gens auxquels j'étais plus ou moins attachée mourir, moi aussi, c'est pas pour autant que je fais un traumatisme dès qu'on m'en parle, ce n'était que de simples humains, rien de plus.

- Euh... Oui, c'était tout ce que j'avais à demander. Que veux-tu, faut savoir passer le temps. Oh et... Bonne chance. Je me demande combien de temps ton petit secret va tenir. Je ne comptes pas interférer dans tout ça, ne t'inquiète pas, mais je vais rester un moment ici. Sauf si... bah, on verra.

"Sauf si ça s'éternise, là je me ferais une joie de faire courir certaines rumeurs". Mais je préfère ne pas le dire, question de prudence. Je ne sais même pas pourquoi je reste là. Pour voir s'il y a des cas récupérables parmi cet amoncellement d'humains et magiciens ? Ou bien jusqu'à ce que je vois ce parc fermer ses portes prématurément et voir sa directrice couverte de dettes ? Bah, on verra (au risque de me répéter).

[ HJ : So... End of the topic ? Comme tu veux, tu peux faire durer ou tu peux faire arrêter =) ]

[O/T : Nous sommes de retour! A : Pour vous jouer un mauvais tour! Okay, jme tais, on est revenus des toilettes et on repart à l'assaut, fin du réumé! ]


Adélie était donc toute collée contre la fente de la porte du bureau, Osamu jetait mui aussi un peil par au-dessus et Takashi couronnait cet insolite échaffaudage. Et elle rapporta, sur le mode du chuchotti :

- Oh là là, mais e va partir, là?! Faut sdépêche!... Elle a un secret Nina?...

Ah, précisons : Adélie n'a toujours pas compris que la magie était "cachée". Pour elle, il y a les gens qui y croient et ceux qui n'y croient pas, et ces derniers sont vraiment très malchanceux, mais bon qu'est-ce qu'on peut y faire?

Enfin, elle n'eut pas le temps de s'interroger plus longtemps sur ce secret, car la jeune fille semblait vraiment s'apprêter à sortir et dans la panique, elle murmura furieusement :

- Oooh, y'a pus le temps!

Elle leva le nez et regarda les deux autres au dessus. Isl fallait qu'ils la'ident, car avec ce genre d'idée, elle ne pourrait pas s'en sortir seule. Selon elle, il ne restait plus que cette solution :

- On smet su les côtés, on attend qu'elle ouve la pote et... on lui saute dessus à chatouillis.

Regard consterné des deux autres. À coup sûr, ils z'avaient pas compris.

Ah, ces grands, y faut tout leur espliquer!

C'est bien simple, fit adélie d'un ton doctoral ( essayez de prendre ce ton avec une voix de gamine qui chuchotte...), z'avez djà vu un insecte se fend la pouar? Ben, voilà.Si elle rit pas, ben c'est un insecte!

Et elle lança un regard de triomphe aux deux autres, fière de sa toute nouvelle théorie.

Alors, y z'en disent quoi, hein?

Bon, heureusement, sur le moment, l'idée bien enfantine de la petite Adélie avait pris le pas, dans la tête d'Osamu et Takashi, sur cette histoire de secret. Effectivement, ils n'allaient pas dire amen à cette solution qui ne leur serait jamais passée par la tête... Il fallait réfuter. Et expliquer la raison de ce refus. Takashi croisa les bras avec un air un peu consterné en regardant la petite fille de haut. Bien sûr, ce serait difficile de lui faire comprendre... Mais c'était normal, après tout.

Mmh... Même si ta théorie était juste, on ne peut pas faire ça... C'est pas très sérieux...

Ouais, et puis...

Osamu baissa les yeux et rougit un petit peu, lâchant quelques mimiques gênées. Lui, il avait en tête des choses auxquelles Takashi ne penserait même pas, mais il tenait à les dire tout de même... C'était dans sa nature et il ne pouvait s'empêcher de le penser...

Même si c'en est pas vraiment une... Chatouiller une fille... C'est pas très poli...

Oui, il y avait bien quelque chose de déroutant dans le corps d'emprunt de Feld, aux yeux de ce petit maître du fantasme. Takashi gonfla légèrement les joues et considéra Osamu d'un drôle de regard en coin. Du genre : "queuah?". Bien sûr, lui ne pensait pas à ces choses-là, on l'a dit, et ne prenait pas cela comme la raison la plus importante par conséquent, mais surtout ce qui l'étonnait, c'était qu'Osamu prenne l'air si embarrassé. Tout de même, rho... Ça n'en valait pas la peine, si?

Enfin, plus sérieusement... (Oui, pour lui, l'argument d'Osamu ne paraissait pas très sérieux...) Ça ne serait même pas très utile, parce qu'il faut garder en tête que l'esprit pourrait toujours trouver un moyen pour fuir... Feld n'est pas quelqu'un d'aussi faible que nous autres êtres humains... Il a des ressources, peut-être qu'on ne saurait même pas soupçonner...

Super, Takashi, t'as encore réussi à faire peur à Osamu. Celui-ci s'était remis à trembloter et vint s'agripper au bras de son camarade en regardant par terre et en rentrant sa tête dans ses épaules. Il eut finalement un bref regard vers la porte toujours fermée et chuchota à nouveau :

En tout cas, elle va pas tarder à sortir... Alors il vaut mieux qu'on fasse gaffe! On... On devrait même peut-être partir, finalement... Chuis pas rassuré, moi...

Adélie ne comprenait pas ce qui pouvait être gênant dans sa proposition. Et surtout, ce qu'avait dit En dernier Takashi la perturbait. Comment l' "esprit" pouvait-il trouver le moyen de fuir s'ils étaient à trois sur lui? Oui, mais en même temps... Un esprit... c'est le genre de truc qu'on peut voir, mais pas toucher, hain, c'est ça? Alors, quoi? Cette jeune fille avait le pouvoir de s'évaporer, comme ça, pouf?

C'était bien possible... La morveuse ( j'adooore l'appeler comme ça ) en était revenue au point mort. Elle allait proposer autre chose quand Osamu prit la parole :

- En tout cas, elle va pas tarder à sortir... Alors il vaut mieux qu'on fasse gaffe! On... On devrait même peut-être partir, finalement... Chuis pas rassuré, moi...

La petite voyait vaguement ce qu'il voulait dire. Cette fille... on savait pas trop ce qu'elle était au final, qui savait ce qu'elle pouvait bien devenir ou faire? Mais en même temps, Adélie se trouvait dans le bureau de sa soeur, entourée de deux grands et elle mourrait de curiosité.

Et les deux autres, qui commençaient presque à tourner les talons... Ça n'allait pas du tout, il fallait pas que ça se termine comme ça! Elle prit une profonde inspiration et cria :

- Nan, faut pas se laisser faire! On saura jamais sinon!

Et ( de toute façon, une fois qu'elle avait hurlé d la sorte, il n'était plus temps de se faire discrète ) elle ouvrit la porte en tirant des deux mains sur le battant et se jeta dans les bras de la jeune fille, qui se dirigeait vers la sortie...

Enfin, du moins, c'est ce qu'il y paraissait car elle visait en réalité un endroit précis, vers le quel elle tendit ses petite mains replètes : pile sous les aisselles, là où sa soeur était le plus chatouilleuse ( et Adélie supposait qu'il en allait de même avec tout le monde ).

[ et voilà, suspens, suspens... La gamine va-t'elle réussir à atteindre les aisselles ( oui, bon, pas très poétique, je sais) de Wider Feld ou sa fureur imbécile sera-t'elle stoppée par des réflexes hors du communs? Aurons-nous le privilège hors du commun d'entendre un rire paranormal? ]

#SHBONK# La porte s'ouvrit sans faire gaffe et alla cogner la tête des deux garçons. Ce ne fut malheureusement pas suffisant pour la troisième invitée qui se jeta sur moi sans que je comprenne ce qu'elle voulait faire. Des fois les humains, faut pas chercher à les comprendre... Et puis, j'avais beau garder les perceptions physiques chez les humains, ça faisait longtemps que je n'y faisais plus attention. Je laissais donc la gamine se déchaîner, tandis que je retrouvais et dévisageais mes ex-esclaves (sans une once de culpabilité pour les avoir, sans faire exprès, fait mangé une porte) avec une mine à la fois du "type qui ne comprend tellement rien qu'il fait à peine l'effort de réfléchir" et celle de la "mère qui se demande ce que ses gosses ont encore fait". Drôle de mix, mais c'était la vérité.

- Vous êtes encore là vous ?

Ah, rajoutons le coté "et merde, moi qui pensais m'en être tiré", c'est essentiel concernant mon état d'esprit actuel. Et là, révélation : ils ont quand même pas écouté notre conversation avec Akikuzuki (ou un truc du genre) !? Désolée miss, mais on dirait que j'ai déjà révélé le secret... Ou pas. Cette fois, on passe au mode psycho : tête légèrement baissée mais yeux relevés, et expression pas tellement contente. Et l'intonation qui va avec. Tout ça rien que pour leur foutre les pétoches, parce que ça m'éclate (j'exagère un peu bien sûr).

- Et on peut savoir depuis combien de temps vous êtes là... !?