Annonce des évènements de Noël. {LIBRE}

[ je ne fais que passer, je ne fais que passer... ]



Déjà la neige, et les costumes ne sont pas prêts! Pour fuir le stress de son atelier où on lui rendiat visite toutes les deux secondes pour prendre commande, expliciter le mode d'emploi de ses plans et créations et se plaindre à n'en plus finir, Pelleas prenait un bol d'air frais, il marchait à grand pas, l'oeil alerte et l'esprit vaguabond, à l'affût de l'inpiration. Il observait les gens qui passaient quand il s'aperçut qu'eux aussi observait quelque chose sur leur passage.

Nina


Oh, cette petite robe doublée en fourrure!! Héhéhé, bien joué Pell... Je savais qu'en laissant ce costume traîner en évidence, il séduirait quelqu'un un jour ou l'autre, et voilà! J'ai eu un cobaye sans avoir à chercher!

Sans se rendre compte que sa conduite pouvait être mal interprêtée, Pelleas alla s'embusquer à l'angle d'une vitrine pour mieux observer Nina. Il ya vaita quelque chose, il le sentait! Observer cette tenue sur quelqu'un faisait fuser en lui les idées. Il sortit un carnet à croquis et griffonna d'immondes gribouillis qui n'avaient de sens que pour lui et qui se métamorphoseraient plus tard en costumes impeccables.

Oui, une mère Noël, mais il lui faut des lutins... et des lutines! Du vert, du rouge, des étoffes soyeuses et pelucheuses... Du tule et du velour blanc, il faut un ange de Noël, tiens, pour les attractions à deux, un ange du gui, c'est pas encore le nouvel an, mais c'est pas loin... Et puis des rennes... Des rennes en costard? Mhh, je verrais le stand de divination redécorré pour acceuillir les rois mages. L'ennuyeux c'est qu'on manque de personnel de cette tranche d'âge... Bah, un peu de maquillage et même Adélie pourrait jouer ces vieux astrologues!

Ça y est, c'était reparti, il était de nouveau motivé pour se plonger dans ce fatras cacophonique qu'était son atelier! Alors qu'il s'éloignait tout en griffonnant frénétiquement, il se retrourna un bref instant pour envoyer un baiser de gratitude aerien à Nina ( je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, c'est ce truc super ringard que fait Lee dans Naruto... enfin, jveux vexer personne! ), Nina qui... sursauta?

Uh? Oh, ça doit être toutes ces idées de féérie bizarres, je vois des choses...

Et il s'en alla avant de pouvoir se rendre compte que Nina, perplexe, cherchait quelque chose autour d'elle.

Sharaku, Sharaku, qu'est-ce que tu fais là? Mon boulot, pardi! Évidemment, là où il y a un évènement à annoncer, il faut bien distribuer des prospectus, non? Alors, Sharaku faisait son boulot, pour être digne de rester dans cet endroit et devenir un homme! Ce qu'il portait? Ben oui, 'faut bien porter une tenue qui va avec Naël, non? Oh, ça, c'était un vieux truc. C'est réellement cliché, mais le jour où P-chan avait voulu se déguiser en Santa pour faire une surprise à son Sensei au moment de Noël —oui, elle était réellement mignonne, et Sharaku avait gardé le déguisement, comme c'était lui qui l'avait dessiné et que ça lui rappellerait des souvenirs—, bref, elle avait évidemment entraîné Sharaku dans ses délires, comme toujours, et Sharaku en avait gardé lui-même un petit souvenir personnel... Son costume de petit renne. Ben oui, un renne, c'est toujours en arrière-plan, non? Ça assiste le Père Noël, non? C'était donc un petit renne tout brun avec une écharpe à trois couleurs, une croix blanche sur le front, et un petit nez rouge, qui distribuait les prospectus parmi les gens de la foule avec une politesse exquise. On s'extasiait sur le petit en répétant qu'il était adorable, et les parents le montraient quelquefois à leurs enfants —"tu vois, il est sage lui, et il aide!"—... Après tout, ce boulot n'était pas si mal, et Sharaku n'avait pas encore fait de gaffe... Les piles de papier avec le geste qui devenait automatique... Les mêmes écritures et des photos quelquefois, c'était agréable à regarder, ça avait une odeur particulière, et quelquefois c'étaient aussi les prospectus de Hina Ichigo, avec une odeur plus particulière encore, qui rappelait toujours inévitablement les boucles blondes de la petite poupée... Sharaku, Sharaku, est-ce que par hasard il y aurait des prospectus à la fraise dans tes petits papiers?

Ha...!

Tout d'un coup le petit renne au nez rouge s'arrêta dans son élan en entendant une voix familière. Évidemment, on ne pouvait pas la rater cette voix-là... Puisqu'elle était mise en premier plan.

Akizuki-sama... Akizuki-sama est là!

Et de jouer du coude au milieu des gens, c'était une chose dont il avait pris l'habitude aussi à force de filer P-chan tous les jours et en tous temps quand elle faisait des bêtises... Pardon, pardon, excusez-moi, pardon! Jamais de "laissez-moi passer" agressif, bien sûr, ça ne lui colle pas à lui. Et lorsqu'enfin il réussit à apercevoir la directrice habillée en Mère Noël avait toute la grâce qui lui allait si bien, le petit tomba complètement en arrêt, un grand sourire émerveillé collé sur le visage, comme si c'était le Père Noël en personne qu'il avait devant lui. Bien sûr, c'était bien elle, Akizuki-sama! Cette jeune fille qui ressemblait déjà tellement à une femme. Sharaku était bien convaincu qu'on ne pouvait pas imaginer meilleure directrice que celle-là, et elle faisait apparemment bien son effet dans sa présentation des évènements, car tout le monde se retournait sur elle, tout un chacun la regardait, et à raison, car elle était vraiment magnifique comme à toujours... Oui, magnifique, Sharaku sur le coup ne trouvait pas d'autre mot.

[ Eeeeet... Finalement je reste, avec l'accord de la propriétaire de ces lieux... ]



Pelleas était enfin décidé à retourner travailler, mais un flot de passsants lui barra la route. Sans vouloir bousculer ces gens en passant en sens inverse, il patienta, les mains dans les poches, et jeta un regard autour de lui.

Tiens? Nina n'est pas la seule à distribuer des tracts, il y a ce petit renne... Oh, mais c'est... Shara-kun! L'ami d'Adélie et Hina... Hum, pas mal du tout ce sotume, ça me fait penser qu'il nous faudrait une brigade de sécurité. On peut pas laisser Nina-chama se balader toute seule dans ce costume, elle est si ravissante qu'on pourrait bien la kidnapper!
Ce serait pas mal si je pouvais aussi recruter les quelques autres hommes qui travaillent au parc. Il y a le soupirant de cette jeune fille aux cheveux bleus, Hatsuharu? Oublié, son prénom. Et puis, ces derniers temps, j'en ai vu un que je ne connaissait pas du tout traîner dans le coin, je n'arrive pas à savoir s'il fait partie du staff ou pas... Il portait des lunettes, si mon souvenir est bon.

Tout en songeant, il s'était rapproché du petit garçon, et il ne pensa pas, en penchant vers lui l'ombre immense que projetaitait son ample manteau doublé de noir ( blanc et noir, Pell aime le rouge mais white is the best ) qu'il pouvait avoir l'air effrayant.
Comme toujours, il s'exprima directement :

- Bonjour, Sharaku-kun, excuse-moi, je vois que tu es occupé... Je voudrais cependant te soumettre une proposition. Je pense ( J'espère ) que Nina-chama se promènera souvent dans cette tenue à travers le parc en cette période de fête. Or, il y aura beaucoup d'affluence et j'aimerai garder un oeil sur elle. Après tout, son grand-père me l'a confiée. Je m'inquiète aussi pour les autres filles. Tu me suis?

Jusque là, il n'avait pas quitté des yeux Sharaku, mais alors qu'il semblait lui porter toute son attention il était en vérité concentré sur son projet. C'est seulement alors qu'il examina son interlocuteur. Il n'avait pas l'air trop perdu, et Pelleas enchaina donc :

- Il devrait y avoir toujours au moins un homme histoire de pourvoir intervenir en cas de problème. Il ne s'agit pas de se battre bien sûr, mais de calmer le jeu et je suis en train de penser à quelques moyens innofensifs et amusants de détendre l'atmosphère dans ces cas-là.
Sharaku, je trouve ton costume très réussi, mais je me souviens aussi que tu as admirablement défendu les deux demoiselles l'autre fois. Est-ce que tu veux bien faire partie d'une brigade de rennes? J'aimerai autant que possible qu'on passe inaperçus dans toute cette féérie de Noël, et j'aimerai que tous les membres passent la fourrure t les bois de l'animal. Qu'est-ce que tu en dis?

Pelleas lui fit un grand sourire. Il esperait bien que Shara-kun accepte, mais il se rappelait de l'enfant qu'il était au même âge, ce gamin renfermé qui n'adressait jamais la parole aux adultes autres que ces parents avant sa rencontre avec Akizuki-san... Il eut un petit frisson en pensant à ce qu'il aurait manqué s'il avait gardé cette attitude.

-Oh, bonjour Nina-chama, fit Pelleas, un peu embarassé.

Il était content que la jeune fille approuve son idée, mais il se sentait gêné vis-à-vis de Shara-kun, qui n'avait pas eu le temps de repondre. Bah, mieux valait lui laisser le temps de réfléchir, après tout. À vrai dire, Pelleas aurait bien aimé que Sharaku se joigne à lui, mais d'ici à ce qu'il trouve un moyen de repousser les éventuels importuns sans user de la force, il ne voulait pas non plus laisser le petit garçon tout seul...

Lui aussi il est trop chou, on pourrait nous le kidnapper pour en faire une star de la pub, ah non!!

- Merci d'accepter aussi vite, je n'ai même pas eu besoin de te demander, hahaha. Comme toujours, tu as plus de suite dans les idées que moi, une annonce ce serait parfait. Et puis, je me demande si quelqu'un du rayon mécanique n'aurait pas une idée inoffensive pour éloigner les agités sans leur porter préjudice. Une forme de disuasion, quelque chose qui puisse passer comme partie prenante d'une animation. Enfin, sinon on fera sans, il reste le stungun, simple mais efficace et discret...

Il résista à l'envie de tapoter sa tête comme il le faisait quand elle était plus jeune. C'était presque une petite dame maintenant, et la directrice en plus, il fallait qu'elle impose le respect. Pelleas essaya de se consoler en pensant à Adélie, assez petite pour qu'il la câline sans arrière-pensées...[ Mon Dieu, aidez-moi, je fantasme sur moi-même?!]
Puis il se souvint de son objectif initial, et se tourna vers le petit renne.

- Et donc, Shara-kun, maintenant que Nina-chama a donné son accord, tu es partant?

Ah...! E-Euh...

Sharaku sortit enfin de sa rêverie. Oui, parce qu'il faut avouer que depuis un moment, les paroles de Pelleas l'avaient laissé pensif. Non pas qu'il se méfiait de cet adulte-là, loin de là —d'ailleurs il avait encore pas mal rougi lorsque Pelleas était revenu sur l'épisode de l'autre jour, et après lorsqu'il lui avait souri, ce sourire était tout de même bien classe—, mais il se posait aussi la question... Waouh, un parc d'attractions, cela mélangé à des tenues de Noël, c'était si dangereux que ça pour une fille? Il avait encore beaucoup à apprendre alors... Évidemment, les histoires de perversité ou de voyeurisme, ou autres raisons d'attaques d'une demoiselle inoffensive, bien que Sharaku soit du genre à un peu trop s'en faire pour tout, il connaissait quand même bien peu tout ça... C'est un enfant, c'est normal... Mais il ne resta pas à s'interroger là-dessus bien longtemps, parce que Pelleas avait sorti un mot qui l'intéressait beaucoup... "Un homme"... "Il devrait y avoir toujours au moins un homme"... Minute, ça voulait dire qu'il serait compté dans les hommes, lui, le petit garçon qui n'était même pas encore un petit bout de grand enfant, qui était venu ici justement dans ce but, s'affirmer en tant qu'homme, soutenu de derrière par sa soeur et par P? Cette perspective qui le gonflait d'avance de fierté le faisait complètement oublier tout danger éventuel, et sa trouillardise habituelle. Ce fut dans cette idée que le petit remarqua à peine la présence de Nina, jusqu'à ce que cette dernière le salue. Alors il avait fini par revenir sur terre... Finalement, lorsque Pelleas renouvela la question qu'il lui avait posée un peu avant, Sharaku, levant un peu sa petite tête ornée de deux faux bois pour considérer Pelleas, puis Nina, ses joues commençant de nouveau à virer au rouge —mon Dieu, que les adultes sont classes...—, déglutit soudainement pour effectuer une espèce de faux salut militaire en bombant le torse.

Bien... Bien sûr! Je le ferai!

Si Pelleas le lui demandait, si Akizuki-sama elle-même approuvait, si ça pouvait lui permettre de faire un pas de plus dans l'univers des "hommes"... Ça, pour sûr, il n'y avait pas à hésiter! Sharaku avait de nouveau sorti une sorte de bégaiement naturel, mais c'était parce que sur l'instant, son coeur battait très fort, comme s'il venait de rencontrer une nouvelle épreuve capitale de la vie. Oui, cette histoire de brigade, il avait l'air de prendre ça très au sérieux...

Je ne suis pas très grand ni très fort mais... Je ferai de mon mieux! Et Oneechan sera fière de moi!

Oui, évidemment, on n'oubliait jamais le Grand But Dans La Vie. Ce qui avait poussé Sharaku à quitter la maison, ce but qui lui avait été donné par deux personnes si chères à son coeur, sa grande soeur qui avait toujours suppléé au rôle de ses deux parents réunis, quand ceux-ci travaillaient, et sa meilleure amie qui avait toujours été plus forte et plus courageuse que lui...

Hum! Oui! Si je peux vraiment être utile en une quelconque manière, alors je ferai tout mon possible!

Et le petit renne au nez rouge de neuf ans conclut cette phrase par un sourire d'enfant absolument adorable, presque autant adressé à lui-même qu'à ses interlocuteurs. Il voulait convaincre, apparemment, de sa propre conviction. Il avait déjà réussi à dire oui en affrontant sa peur habituelle du conflit et de la confrontation aux autres personnes, et c'était déjà beaucoup... Mais il était certain, bien sûr, que si elle se concrétisait cette expérience serait bénéfique pour lui. Et puis, protéger Hina Ichigo et Adélie, ça n'était vraiment pas si mal... Un vrai but noble, que Sharaku aurait sans doute nourri même totalement inconsciemment...

Le petit garçon avait accepté d'un ton inhabituellement sûr chez lui, il avait redressé le buste et paraissait vraiment emballé par la proposition.

Mince, se dit Pelleas, interloqué, on dirait que j'ai éveillé une vocation!

Puis, il reprit ses esprits et considéra comme aquise sa première recrue, et pas des moindres, une motivation gonflée à bloc.

- C'est parfait, nous ne demandons que de la bonne volonté, et sans doute un peu d'astuce, mais nous verrons cela plus tard. En attendant, j'aimerais que tu continue à veiller sur cette demoiselle. Attends...

Pelleas farfouilla dans la poche intérieure de son manteau ( qui contenait nombre de crayons, morceaux de mie de pain et le fameux carnet ) et en sortit un appareil très fin qui rappelait un MP3.

- Tiens, c'est mon bippeur. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de gens vraiment aggressifs dans le parc, ta seule présence, si tu sais rester ferme, et je suis sûr que tu le peux, suffira sans doute à les dissuader. Mais au cas où, tu peux me contacter si Nina a des problèmes. Je saurais être là à temps, il le faut bien! C'est en attendant, mais ce serait bien si tu pouvais passer un de ces soirs à mon atelier, c'est une porte au fond du local des costumes, tu peux demander aux ouvriers, ils connaissent tous. Quoique... Je te préviendrai, car je devrai alors reunir tous les membres de cette brigade.

Pelleas se rendit soudain compte qu'il parlait sans s'interrompre depuis un moment. de peur d'avoir perdu son interlocuteur en chemin, il lui demanda :

- Euh, ça va aller? Tu... tu sais te servir d'un bippeur?

Ben, oui...

Oui, évidemment, la question du bippeur n'était pas un problème : n'ayant que sa soeur avec qui communiquer, les jours où elle était occupée, Sharaku s'était toujours vu confier un bippeur ou un portable en cas de problème, donc il n'avait aucun problème pour ce genre de choses. Autant dire que lui-même avait depuis un bout son propre portable, de même que P-chan avait le sien, dont elle n'avait jamais su se servir correctement, ce qui avait toujours fait rire le petit au pansement en forme de croix... Bref, bref, bref, la question n'est pas là. Sharaku savait donc bien se servir d'un bippeur, mais ce n'était pas le problème. Il n'imaginait tout simplement qu'on lui confierait une responsabilité si vite. Le petit releva la tête vers Pelleas, puis vers Nina, regardant les deux grandes personnes d'un air interrogateur, loin cependant de perdre son sérieux.

Alors je dois... Veiller sur Akizuki-sama?

Waouh... Oui, ça, pour de la responsabilité, c'était de la responsabilité! Devoir veiller sur Nina Akizuki, dans la petite tête montée de Sharaku, c'était comme devoir veiller sur la princesse de la plus haute tour du château le plus riche et le plus convoité de l'Angleterre moyenâgeuse. Parce que ça ne faisait aucun doute, Nina était une princesse! Du moins elle en avait l'allure, la beauté, les manières. Et Pelleas devait bien la voir comme ça aussi, non? Une princesse intouchable et vénérable... Oui, c'était certain, lui-même s'adressait à elle avec un -sama derrière —enfin, un -chama, mais c'est sensiblement la même chose, non?—... Alors, s'il considérait Nina de la sorte, et qu'il en confiait la responsabilité spontanément à sa première recrue, c'était qu'il devait avoir sacrément confiance en lui, non?

Humf! Oui! Je dois me montrer à la hauteur! Je n'ai pas le droit de le décevoir!

Décidément il prenait tout ça bien au sérieux, et tant mieux d'ailleurs, parce que Pelleas n'avait pas l'air de plaisanter non plus. Le danger était-il donc si élevé que ça? Dans la tête de nos deux hommes en tout cas, oui, et bien que Sharaku soit déterminé à remplir sa mission en faisant de son mieux, il fallait avouer qu'au fond de lui, au fond de sa gorge, il y avait une petite boule de stress qui se formait. Une petite boule de crainte, de peur de se faire tabasser comme à l'école, une petite boule qu'il refoulait en se répétant mentalement "j'ai pas peur! j'ai pas peur! je dois être à la hauteur!"... Wow, c'était une sacrée mission qu'on lui confiait là, il ne devait pas faillir! Bon, surtout qu'il n'avait pas vraiment une gueule de garde du corps, le petit, avec son costume de renne, sa taille d'enfant et ses grands yeux craintifs... Sharaku déglutit pour se redonner courage. On lui faisait confiance, alors s'il donnait le maximum, il y arriverait!

Le petit garçon avait aquiescé avec une mine sérieuse, qui une fois de plus donna à Pelleas envie de tapoter une tête d'enfant. Mais ce n'était pas non plus le moment et sa conscience lui protesta haut et fort :

Quoi?! Voilà un ptit bonhomme qui se comporte comme un homme, et toi tu voudrais le rabaisser en le traitant comme un gosse?! Pelleas, tu n'est pas aussi inconséquent quand même.

Il lui adressa donc son sourire le plus franc ( parce qu'il en avait aussi des hypocrites?!!) en lui remettant l'appareil et lui offrit sa main pour une poignée bien virile. Une manière aussi de signifier que le contrat était conclu, et que l'alliance désormais serait sans failles. Puis, il lui dit avant de prendre congé :

-Je te préviendrais lorsque j'aurais réuni autant d'autres membres que possible et qu'on peaufinera tout ça, ce sera dans mon atelier, n'oublie pas! Et merci pour ce que tu fais, Shara-kun, je compte beaucoup sur toi! Travaillez bien, toi et Nina-chama!

Et, se dépêchant comme pour rattraper tout le retard déjà pris dans ses commandes, il partit en courant et en agitant la main en signe d'adieu.

Hu... Hun!

Façon de dire oui. Lorsque Pelleas avait serré la main de Sharaku, un geste symbolique qu'on fait ENTRE HOMMES et uniquement entre hommes, qui renforça le petit gars dans son impression de responsabilité, il avait rougi à nouveau, bien qu'affectant d'être très sérieux comme toujours. Le petit coeur de Sharaku battait de plus en plus fort dans sa poitrine, en vérité. Tout ça avait l'air si important... Si important... Une grande épreuve de la vie... Voilà que tout d'un coup on le traitait comme un vrai homme... Une sorte de rite d'initiation?

Waouh... Quand Oneechan et P-chan vont savoir ça!

Voilà qu'il avait une occasion en or de poursuivre un peu plus encore le but dans lequel il en était arrivé à travailler dans ce parc. Forcément, ça lui montait bien la tête, et pas étonnant que ce moment paraisse si fort pour lui! Cette poignée de main... Cette confiance qu'on lui accordait... Oui, ça avait une sacrée intensité, ce moment! À présent, Pelleas, qui lui avait laissé le bippeur, avait pris congé comme il avait lui aussi à faire, rappelant une dernière fois à Sharaku qu'il comptait sur lui. Le petit garçon avait donc fait oui de la tête en déglutissant à nouveau, plus à l'écoute que jamais. Tout ça était de la plus haute importance... Et puis le petit avait relevé les yeux vers Nina, se sentant à nouveau rougir à la vue de cette jolie jeune fille qui avait tellement l'air d'une princesse dans une contrée enchantée, même une princesse habillée en Père Noël... Mais quelle que soit l'impression que Nina véhiculait, il fallait que Sharaku reste ferme et déterminé. Il avait pour mission de veiller sur elle... Veiller sur la directrice du parc, ce n'était pas rien! C'était vraiment à prendre à coeur!

Akizuki-sama... Je fera de mon mieux!

-Aaaaa.... tchaa !! Woè il fait froid !

Bien vu Nikaidou, on est au mois de Décembre alors ouais, fait froid. Bon, reprends en main ! Nikaidou c'est un hommes non ? Alors on marche tout droit et pis on avance. Notre brave et joyeux luron de Nikaidou, entrait pour la première fois dans ce parc d'attraction dont il avait vu l'affiche à la mairie. Ca faisait plusieurs mois d'ailleurs, depuis la rentrée en fait. Mais son nouveau job de professeur de mécano au lycée et au collège ça lui avait pris pas mal de temps. Papier machin bidule truc... Bref. Il avait même loupé le super concert d'Halloween. Qu'est ce qu'il en avait entendu parler dans sa classe. Les gosses bah ils parlaient plus que de ça. D'ailleurs... C'était pas Nina là-bas ? Si si la jeune Nina Akizuki... Nikaidou se rappela l'affiche vu il y a quatre mois de cela et se remémora par réminiscence une discussion entre deux jeunes :

{"Si si elle s'appelle Mlle Akizuki. Il paraît qu'elle est super jeune mais personne l'a vu ou plutôt ne l'a reconnue, vu qu'elle cherche pas se montrer. Du coup tout le monde sait à quoi elle ressemble mais personne la reconnaît jamais !"

"Ouais c'est dingue et tu savais qu'elle organisait un truc pour Noël ?..."}

C'était donc d'elle qu'ils parlaient. Personne ne se doutait alors que c'était ce petit bout de femme qui dirigeait toute l'affaire. La pauvre ça doit vraiment être lourd à porter, se dit Nikaidou. Bon faudrait peut-être se remettre à bouger non ? Parce que là Nikaidou était arrêté en plein milieu de l'entrée. Enroulé dans son écharpe verte et ses lunettes pleines de buées qui gelaient presque il se remit en marche en agitant le bras et en criant en forma avec sa main libre un porte voix (pas très discret...)

"Ouhouu Akizuki-san !! Akizuki-san !"

Il rejoignit alors ,en bousculant quelque peu la foule qui le regardait avec des yeux de merlans frits, le petit groupe composé de Nina et un petit bonhomme trop mignon avec une croix sur le front (hum un mystère à éclaircir pour toi ça Nikaidou...) qui arborait une mine sûre de lui et ressemblait à un vrai homme (en plus petit...) Une fois qu'il les eut rejoins il arborait toujours son sourire niait et innocent qui faisait tout le temps sourire accompagné de sa maladresse innée.

"Ah Ohayô Akizuki-san ! (il regarde le jeune garçon) Ohayô... "

Voyant que seule Nina le reconnaissait et qu'il avait sûrement jeté un froid dans la discussion qu'ils avaient sûrement entamée Nikaidou sourit encore plus exagéremment et rit nerveusement.

"Gomen~nasai... Je ne me suis pas présenté. Satô Nikaidou, professeur de Mécanique d'Akizuki-san"

Ah... O... Hayo gozhaimasu.

D'abord, le petit renne, qui continuait de prendre la mission qu'on venait de lui assigner très au sérieux, considéra le nouveau venu en penchant la tête sur le côté, le toisant non pas d'un air totalement suspicieux, ce serait impoli, mais avec un air de curiosité bien à lui, qui le rendait tout à fait adorable, avec son petit nez rouge et ses bois qui penchaient vers la droite. Mais cet instant d'hésitation de la part de Sharaku ne dura pas bien longtemps, car très vite, Nikaidou se présenta. Ah! Alors il connaissait bien Akizuki-sama, non? Manifestement, il n'y avait pas grand'chose à craindre de cet homme-là. Et puis il avait l'air gentil, de toutes façons... Sharaku se décida finalement à adresser à leur nouvel interlocuteur un joli petit sourire, ses petits bras repliés dans son dos et se balançant très légèrement d'avant en arrière sur ses deux pointes —peut-être un peu d'embarras, qui sait—...

Ah, enchanté! Moi, je m'appelle Hosuke Sharaku, Hosuke c'est mon nom de famille, et Sharaku c'est mon prénom... Et Pereassan vient de me demander de veiller sur Akizuki-sama pour aujourd'hui. C'est pour ça que je suis là, enfin, même si avant je distribuais des prospectus mais... Pereassan vient de dire qu'il fallait du monde pour protéger les jeunes filles, alors il m'a demandé d'aider aussi et donc... AH!

Wow, quel petit galop que c'était là! Mais voilà que Sharaku s'en rendait compte, et qu'il s'interrompait en virant immédiatement au rouge tomate. Est-ce une façon de traiter un inconnu, l'accabler ainsi de vaines paroles? D'habitude, quand Sharaku faisait ça, c'était pour parler sur un sujet qu'il connaissait bien, et réciter en réorganisant à l'amiable dans sa petite tête chauve tout ce qu'il avait appris dans les livres, à la télé ou sur le net... Mais là en plus c'était uniquement parler de lui, de lui et de ce qu'il faisait, PAF, tout d'un bloc comme ça, et en plus, il ne devait avoir absolument rien compris à tout ce charabia, le monsieur devant, là... Résultat, le petit pourtant si bavard quelques secondes plus tôt avait perdu de toute sa contenance et s'était transformé en une gigantesque pivoine humaine, frottant le sol de son pied, frottant ses deux index l'un contre l'autre, baissant les yeux, bref tous les signes de la gêne qui était arrivée d'un seul coup.

Papa... Pardon! Je sais pas ce qui m'a pris, j-je parle pas autant d'habitude...

Eh bien ! Ce petit il a pas sa langue dans sa poche... Aaaah si tous ses élèves étaient comme ça pensa Nikaidou son sourire enfantin toujours incrusté sur ses lèvres tandis que le petit Sharaku, lui, arborait une teinte cramoisie et se frottait les index.
Trop kawai. Trop envie dlui prendre les joues comme les petits enfants et de lui zozoter des ptits mots... Oui mais Nan Nikaidou on fait pas ça à un jeune homme. Incorrigible ce Nikaidou. Bon c'tait pas tout mais pourquoi le mec d'avant s'était barré en courant ? C'est vrai Nikaidou avait repéré un gars juste avant qui s'était enfuit en courant. Mais Sharaku il venait pas de parler d'un certain Pereas (eh oui Nikaidou ne connait pas le nom puisqu'il ne l'a entendu que version déformée par Sharaku) ? Sharaku devait veiller sur Akizuki-san pour la journée... Et sur les jeunes filles... Hummm voilà un job interessant...

-Oh, tu dois vraiment être digne de confiance et vraiment courageux Hosuke-kun pour que l'on t'ai confié une si importante tâche... Dîtes moi (*) Akizuki-san, vous cherchez sûrement des volontaires non ? Et puis si vous avez besoin d'un mécanicien je serais ravi de pouvoir aider mon élève dans un si grand projet qu'est Akizuki no Wonderland !

Toujours aussi franc et direct Nikaidou neh ? Pas grave c'est dit c'est dit. Au moins les raisons de sa venue étaient claires, et puis il avait même ajouté le fait d'être pris dans une petite brigade de protection des jeunes du parcs. Il devait y avoir beaucoup de jeunes travaillant ici pour nécessité une brigade spécialisée en jeunes demoiselles se dit le professeur...